Une très longue histoire !

Durant les millénaires précédant -8.000 av. J.C. la terre s’est réchauffée.  C’était la fin du dernier âge glaciaire, et, dans plusieurs régions du monde, les êtres humains changèrent de mode de vie. De nomades chassant et cueillant leur nourriture, ils devinrent sédentaires, et, fondèrent des villages.  C’est le début d’une organisation sociale plus élaborée, de codes de lois, d’une gestion du temps plus sophistiquée.  L’invention de la comptabilité (-3.600 av. J.C.) provient de la nécessité de retracer des échanges entre marchands, et, a précédé l’invention de l’écriture (-3.300 av. J.C.). L’histoire de la comptabilité a en fait commencé au milieu du quatrième millénaire avant notre ère à Sumer, entre le Tigre et l’Euphrate, au moyen de tablettes d’argile gravées de pictogrammes.  Quelques centaines d’années plus tard, les Egyptiens ont suivi en utilisant le papyrus comme support.

Les scribes ont su faire évoluer les techniques comptables au fil du temps. Les Egyptiens de la période hellénique savaient enregistrer des recettes, des loyers et des dépenses.  La comptabilité grecque fut également très développée puisque les offrandes aux dieux se devaient d’être comptabilisées sur des plaques de marbre ou de calcaire.  Au-delà de sa fonction religieuse, la comptabilité avait bien sûr en Grèce comme ailleurs une fonction économique.

On note aussi la présence des premiers comptables individuels, qui s’appelaient intendant. Les intendants, souvent des esclaves érudits, s’occupaient de la comptabilité de la maison et des affaires de son maître. On considère que ce sont les premiers ancêtres des comptables en entreprise.

La civilisation latine a quant à elle été la première à commencer à mécaniser le calcul, à l’aide de l’abacus, l’équivalent romain des bouliers asiatiques.  Vers la fin du XIIIè siècle, les Vénitiens et les Florentins tiennent des comptabilités encore plus complexes.  Ils passent deux écritures pour chaque opération.  Le compte débité doit être égal au montant du compte crédité.  C’est la naissance de la comptabilité en partie double appelée à ses débuts « méthode comptable vénitienne ».

A partir de la fin du XIVè siècle, des savants, des intellectuels, des mathématiciens vont commencer à rédiger des traités de comptabilité, comme Luca Pacioli. Il publie en 1490 une œuvre majeure, la Summa di arithmetica, geometrica, proportione et proportionalita.  Cet ouvrage n’a pas un contenu exclusivement arithmétique puisqu’on y lit aussi de longs développements sur les usages des marchands dans les principales régions du monde, ou sur la manière dont il convient de gérer une entreprise.

Les grands principes comptables étant posés, la méthode comptable n’évoluera plus au fil des siècles. Seules les techniques d’organisation comptables évolueront encore significativement.  Il y aura d’abord la technique de tenue des comptes sur feuillets mobiles, proposée par Quiney en 1817.  Puis la technique du décalque manuel, inventée par Bach en 1904.  Puis c’est le système centralisateur (qui facilite la division du travail comptable dans les grandes manufactures) qui est inventé dans les années 1920 par Léon Batardon et Armand Delbousquet.  Cette méthode suggère l’ouverture simultanée de plusieurs journaux auxiliaires spécialisés dans l’enregistrement d’une catégorie d’opérations (achats, ventes, trésorerie, opérations diverses). Enfin, à compter des années 60, la comptabilité commence à s’informatiser avec les ordinateurs qui utilisaient essentiellement des fichiers séquentiels (cartes perforées, bandes magnétiques) en respectant la logique du traitement manuel.

Le 20ème siècle forme l’adaptation de la comptabilité aux changements, aux besoins et aux exigences de l’économie moderne. La comptabilité s’adaptera aux entreprises. Toutes ces adaptations se feront à travers l’élargissement du cadre et de son champ d’application. On note l’apparition de la comptabilité analytique et de la comptabilité budgétaire et d’un grand changement au niveau des principes comptables.